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i attack

15 mai 2008

Pourquoi je n'aime pas les gratuits

images Ayant eut la chance de tomber sur "le matin bleu" ce matin dans le train, j'ai pu me rendre compte une fois de plus d'un procédé malhonnête qui semble être devenu un genre à part entière dans ce type de journal. Il s'agit de la non-démarcation entre des contenus publicitaires et des contenus rédactionnels. Ils sont de plus en plus nombreux sur les pages "shopping" de ces journaux, les articles de "description" de produit, tentant presque de faire passer de la publicité pour une enquête de consommation citoyenne. Car évidemment, ces articles qui finissent par donner le prix et le lieu possible d'achat du produit sont toujours élogieux. Cette sorte de publicité déguisée a d'ailleurs été critiquée par le Conseil suisse de la presse dans une prise de position sur le sujet. Si cela ne pose pas de problème pour nous qui sommes avisés des pratiques journalistiques, il pourrait en être autrement pour certains individus qui, faisant naïvement confiance au professionnalisme de leur journal, vont être influencés et prendre pour argent comptant la description idyllique du produit. C'est d'ailleurs probablement sur cela que comptent les publicitaires, sachant pertinemment qu'en associant leurs produits à un article de texte, ceux-ci gagnent en légitimité.

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14 mai 2008

"le public fantôme", grand problème de la démocratie directe

Alors que presque partout, les suisses se gargarisent de leur si belle démocratie directe, ils semblent oublier que celle-ci, en théorie presque parfaite, est loin du compte dans la réalité. Le texte de Walter Lippmann ("le public fantôme"), même s'il date déjà de quelques dizaines d'années, est une piste de réflexion intéressante à ce sujet ; Lippmann y dit que la démocratie directe est une utopie, car il est demandé aux citoyens de se prononcer sur des sujets pour lesquels ils sont complètement incompétents, et n'ont ni le temps, ni l'envie ni même la capacité de se renseigner suffisamment pour se faire une opinion rationnelle du problème.
En Suisse, il nous est souvent demandé de voter sur des questions techniques telles que des points précis de fiscalité, ou des points concernant le système d'assurance. Si certains médias courageux essayent de préciser dans les détails les différents points techniques, les journaux les plus populaires et qui sont donc les plus lus ne prennent pas la peine de renseigner de façon approfondie, l'émotionnel prenant toute la place du débat rationnel dans leurs articles. Comment peut-on alors croire naïvement que les citoyens, aussi éclairés soient-ils, puissent se faire une idée sur un sujet dans ces conditions?
De plus, comme le dit Lippmann, la plupart des individus, devant leur sentiment d'incapacité face aux objets inaccessibles à leur connaissances qu'on leur proposent, se replient sur leur sphère privée et se désintéressent des affaires publiques, regardant tout ce beau carnaval de loin, et avec méfiance, en considérant que leur influence est de toute façon anecdotique.
Lorsque l'on voit que les votations ne sont plus qu'une question de forme et non plus de fond, ne procède que part la communication et la séduction, et non plus l'idée de convaincre rationnellement, on se dit qu'ils n'ont peut-être pas si tord de s'abstenir de voter...

FM

source :

http://documents.irevues.inist.fr/bitstream/2042/14545/1/HERMES_2001_

31_67.pdf

11 mai 2008

Hot water music

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La nuit tombait alors que je me promenais à Prangins au bord du lac avec ma chienne Tishka, une corona à la main, dans la chaleur d'une fin de journée d'été, le regard tourné vers les dernières lueurs du jour. J'écoutais un vieux cd d' Hot water music, un groupe mythique qui a marqué ma vie étant plus jeune et continue à me plaire autant après plusieurs années. En rentrant, il me prit l'envie de vous faire découvrir ce groupe dont je doute que vous ayez déjà entendu parler.

Ce groupe de post hardcore (genre musical dérivé du punk et du hardcore, voir wikipedia pour de plus amples informations) de Gainesville en Floride tire son nom (Hot water music) d'un recueil de nouvelles de Charles Bukowski, célèbre écrivain américain fantasque dont le style a été beaucoup influencé par la beat generation.

Le groupe dont le premier cd est sorti en 1995 est considéré comme une référence de la scène post hardcore et punk rock américaine.

Chaque chanson est entrainante, les mélodies et le rythme soutenu nous donne envie de bouger, de danser, de courir et de vivre. La voix brisée, un peu rugueuse du chanteur confère un cachet et un sentiment d'authenticité à des chansons d'un forte intensité émotionnelle. Que ce soit la tristesse ou plus souvent la joie, les émotions dégagées par certaines chansons ne laissent pas insensibles. Les paroles pleines de poésie sont la plupart du temps métaphoriques, elles parlent d'expériences de la vie. On perçoit dans plusieurs chansons un engagement de la part du groupe pour le développement d'une conscience collective. A ses débuts plutôt pessimiste, le groupe a clairement pris une direction beaucoup plus optimiste depuis les cds "Forever and counting" et "No division".

Je vous conseillerai particulièrement l'album "Forever and Counting" dont presque toutes les chansons sont fantastiques : "manual", "minno", "better sense", "translocation" ou encore "three summers strong". Pour les plus motivés parmi vous (mais qui ne le serait pas avec cette musique?! :p ), les albums "a flight and a crash" et "caution" sont également excellents. "Caution" est peut-être même plus accessible au profane par son style très dynamique et moins rugueux, le rapprochant d'un punk rock émotif.

Une dernière information, toutes les pochettes de cd sont signées par le même graphiste, Scott Sinclair.

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Vous trouverez sur youtube ou autre des vidéos amateurs des concerts de ce groupe, de qualité sonore plutôt moyenne, et vous conseillerai donc plutôt de télécharger ces chansons facilement trouvables sur limewire ou équivalent.

Ce sujet n'a pas vraiment à voir avec un évènement d'actualité, mais les classiques culturels ne sont-ils pas toujours d'actualité?


En tout cas je peux vous assurer d'une chose; le dernier jour des examens, en rentrant tranquillement chez moi, une corona à la main, le regard dans le lointain, heureux de profiter de la vie, j'écouterai Hot water music.


FM


Sources :

http://fr.wikipedia.org/wiki/Hot_Water_Music

http://punkfiction.servhome.org/spip.php?article465

http://fr.wikipedia.org/wiki/Post-hardcore



 

9 mai 2008

l'éthique du journalisme, une vaste blague ?

Le 21 avril dernier, dans son journal de 19 heures sur Europe1, Jean-Pierre Elkabbach annonce en direct la mort de Pascal Sevran. L'information erronée, reprise rapidement par Laurent Ruquier sur France 2 ou encore par Jean-Marc Morandini sur Direct 8, est infirmée une demi-heure plus tard.

Elkabbach, président d'Europe 1, avait en effet décidé de diffuser l'information sans prendre la précaution d'en vérifier la véracité. Ce nouveau manque d'éthique semble confirmer une tendance : subissant des pressions économiques de plus en plus fortes à cause de la concurrence, certains médias, cherchant le scoop à tout prix ne prennent plus forcément la peine de vérifier "l'honnêteté" de leurs informations.

Etant donné la gravité de la faute, le CSA (Conseil supérieur de l'audiovisuel, "autorité administrative indépendante créée par la loi du 17 janvier 1989, qui garantit en France l'exercice de la liberté de communication audiovisuelle dans les conditions définies par la loi du 30 septembre 1986") a décidé de punir Europe 1, ou plus précisement Lagardère Active Broadcast, la société éditrice d'Europe 1 .

Qu'on se rassure tout de suite, la "punition" n'a pas de quoi faire trembler Elkabbach (qui, au passage, était déjà réputé pour son manque total d'objectivité lors des présidentielles françaises, étant ami de Sarkozy...(cf entre autres, les guignols de l'info.), puisque la société a été mise en demeure "de respecter l'obligation, qui s'impose à tous les services de radio et de télévision, d'assurer “l'honnêteté de l'information”, conformément aux stipulations de la convention conclue avec le Conseil le 11 juillet 2005." Quelle est la traduction pour le profane de cette "mise en demeure" ? Un simple avertissement : "ce n'est pas bien ce que vous avez fait, ne recommencez pas!"... Une belle sanction en effet...

La raison de cette mollesse : « Pour qu'il y ait sanction (qui va de la simple amende au retrait de l'autorisation d'émettre, ndlr), il faut qu'il y ait deux manquements à la même obligation sur une période de trois ans », CSA dixit.

Bon, mais l'éthique reposant sur le principe de responsabilisation des journalistes et des médias par rapport à leurs activités, on pourrait penser qu'une sanction ou un reproche interne serait adressé à Monsieur Elkabbach pour sa faute. Il n'en est rien, la maison mère (Lagardère) a publiée un communiqué où elle fait part de «son soutien à Jean-Pierre Elkabbach, à Europe 1 et à l’ensemble de ses équipes, dont la rigueur et le professionnalisme font la réputation de la station.»

Une superbe leçon d'éthique donnée par la presse française..

Cet exemple me sert d'introduction pour une réflexion sur l'éthique du journalisme en Suisse, représentée par la "Déclaration des devoirs et des droits du journaliste".

Si la volonté de s'imposer soi-même des règles éthiques a quelque chose d'honorable, elle n'en demeure pas moins complètement idéaliste et de naïve en pratique : en effet, à quoi ces règles servent-elles si il n'existe pas de moyen de sanction efficace permettant de les faire respecter ? ou comment faire semblant d'imposer des règles qui pourront être négligées à volonté par des journalistes se réfugiant presque toujours derrière les grands principes de liberté et de devoir d'information lorsqu'ils se retrouvent accusés..

Il faut également dire que l'éthique du journalisme est une forme de morale dont les limites ne sont pas fixes, absolues et précises comme certaines règles de droit. Elle est donc sujettes à interprétations, ce explique en partie l'immunité pratique des journalistes fautifs naviguant dans cette zone floue.

Il semble dès lors que la fameuse et solennelle "Déclaration des droits et devoirs du journaliste" ne soit qu'une déclaration de principe, du blabla symbolique, pour la forme, et que ces "directives" n'empêcheront nullement des journalistes peu scrupuleux de préférer un intérêt économique à un problème éthique.


FM

Sources :

http://www.liberation.fr/actualite/ecrans/324990.FR.php

http://www.telerama.fr/radio/affaire-sevran-europe-1-et-elkabbach-se-font-gronder-par-le-csa,28627.php

http://www.csa.fr/conseil/role/role_csa.php?rub=1

http://www.csa.fr/upload/dossier/mai2007_loi86-1067.pdf

Déclaration des droits et devoirs du journaliste en Suisse : http://www.presserat.ch/erkl_f.htm

8 mai 2008

pourquoi mord-il ?


j'utiliserai ce blog pour critiquer des événements, d'actualité ou non, d'une manière acerbe et intelligente.
mon but est d'aller au délà du sens commun en fournissant des pistes de reflexions sur des sujets variés : actualité, livres, philosophie.

mes lectures de presse s'orientent plutôt vers des journaux héritiés d'une pensée vraiment critique (école de Francfort et Cie..) à savoir le monde diplomatique, le canard enchainé ou encore charlie hebdo, je souhaite donc inscrire mon blog dans cette lignée, tout en tentant cependant de garder une certaine indépendance politique qui manque quelques fois à ces journaux lors du traitement de certains sujets. je voudrai soulever des problèmes peu ou mal abordés dans la presse quotidienne (soyons clair dès le début, je méprise les gratuits et tenterai peut-être d'expliquer pourquoi). je souhaite également (soyons optimiste, c'est le début du blog..)effectuer quelques commentaires culturels, sur des livres, de la musique, pourquoi pas sur un ou des auteurs de philo.
N'hésitez pas à faire des commentaires (même les plus critiques), ils seront bienvenus et j'y répondrai avec plaisir.
FM

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